Actuellement ce
dépistage s'effectue en deux temps par échographie entre 11
et 14 semaines d'aménorrhée puis par dosage de marqueurs
sanguins de risque entre 15 et 17 semaines d'aménorrhée.
Cette méthode est
actuellement reconnue comme étant la méthode de référence
pour le dépistage de la trisomie 21. Elle permet le
dépistage d'environ 80% des trisomies 21.
Elle présente, toutefois, 2
inconvénients
- le premier est de
conduire à un diagnostic tardif de trisomie 21, puisque les
résultats de l'amniocentèse réalisée en fonction des
résultats de la prise de sang (s'il existe un risque accru de
trisomie 21) sont obtenus en 2 à 3 semaines. Le diagnostic de
certitude (enfant normal ou porteur d'une anomalie
chromosomique) est donc obtenu vers 18 à 20 semaines
d'aménorrhée.
- le second est
d'augmenter le risque de recours à l'amniocentèse. En effet,
l'amniocentèse peut être proposée après l'échographie
s'il existe un signe d'appel, et si l'échographie est
normale, elle peut encore être proposée après la prise de
sang car la biologie peut suggérer un risque élevé de
façon indépendante des résultats de l'échographie. Ceci
est d'autant plus fâcheux que l'amniocentèse est responsable
de 1 % de fausses couches, et il est donc souvent difficile
d'accepter de prendre un tel risque (et pour les médecins de
le proposer) alors que le risque de trisomie 21 est d'autant
plus faible que la femme est plus jeune.
Une nouvelle méthode
de dépistage en un temps est maintenant possible. Elle a pour
but de pallier à ces 2 inconvénients. Elle consiste à
associer à l'échographie de 11-14 semaines d'aménorrhée,
une prise de sang (avec dosage de .nouveaux marqueurs de
risque: -hCG libre et PAPP-A) au cours de la même période
(1114 semaines d'aménorrhée). L'avantage de cette méthode
est de permettre un diagnostic plus précoce, avant la fin du
premier trimestre de la grossesse et de réduire la fréquence
du recours à l'amniocentèse (car l'évaluation du risque de
trisomie 21 n'est plus réalisée en 2 temps successifs).
Cette méthode permettrait de dépister au moins 80% des
trisomies 21.
Cependant, son
inconvénient est de n'être encore qu'insuffisamment
validée. II est donc indispensable de vérifier maintenant
ces résultats parmi un plus grand nombre de patientes.
C'est pourquoi nous
vous proposons de participer à cette étude. Si vous
acceptez, une consultation est organisée entre 11 et 14
semaines d'aménorrhée dans un triple but
- améliorer votre information quant
à ce dépistage,
- réaliser une
échographie afin de confirmer le terme de votre grossesse (ou
de le corriger) et de rechercher des signes d'appel
échographiques (évoquant une trisomie 21),
- effectuer une prise
de sang (prélèvement de 10 ml) afin de doser les nouveaux
marqueurs sanguins de la trisomie 21. Les résultats de ce
dépistage écho-biologique vous seront communiqués et
expliqués après environ 7 jours:
- si le risque
estimé de trisomie 21 est supérieur à 1/250, une
amniocentèse ou un prélèvement de villosité choriale
(réalisable avant 14 semaine d'aménorrhée et présentant
l'avantage de fournir un résultat en 2 jours au lieu des 14
à 21 jours nécessaire après amniocentèse) vous sera
proposée pour étudier les chromosomes fœtaux (en se
rappelant que le caryotype fœtal sera normal dans 98% des
cas);
- si le risque estimé
de trisomie 21 est inférieur à 1/250, ce risque n'est pas
suffisant pour justifier une amniocentèse ou un prélèvement
de villosité choriale non dépourvue de complications. La
surveillance échographique habituelle est alors seule licite.
A tout moment, vous pouvez demander
l'avis de votre médecin.
Ce dépistage en 1
temps remplacera pour vous le dépistage classique en 2 temps.
Il est toutefois indispensable de bien comprendre qu'aucune
méthode de dépistage ne peut aboutir à un diagnostic de
certitude (quel que soit la méthode utilisée, environ 20%
des trisomies 21 ne sont pas identifiées). Si vous souhaitez
un diagnostic formel, seule l'amniocentèse ou le
prélèvement de villosités choriales (avec des risques
équivalents de fausses couches et de non remboursement en
l'absence d'indications reconnues) peut vous être proposée.
Les avantages éventuels de cette nouvelle méthode seraient
de réduire le risque de recours à l'amniocentèse, et de
permettre un diagnostic plus précoce.
Enfin, si malgré une
échographie et un dosage biologique réalisés entre 11 et 14
semaines d'aménorrhée et ne montrant pas de risque accru (et
vous proposant donc de ne pas poursuivre les investigations),
vous n'êtes pas rassurée, vous avez toujours la possibilité
d'avoir recours au dépistage biologique " classique
" entre 15 et 17 semaines d'aménorrhée (en vous
rappelant toutefois que vous augmentez alors le risque de
recours à l'amniocentèse).
Ce dépistage du
premier trimestre est pris en charge l'Assurance Maladie au
titre exceptionnel de la recherche et n'entraînera donc pour
vous aucun surcoût par rapport au dépistage actuel. Par
contre, si vous participez à cette étude, l'Assurance
Maladie ne prendra pas en charge le dépistage du second
trimestre, sauf si les conditions de réalisation du
dépistage du premier trimestre ne permettent pas d'évaluer
correctement votre risque. Si vous ne participez pas à cette
étude, l'Assurance Maladie prendra bien sûr, en charge le
dépistage du second trimestre.
Lors de votre
consultation chez votre échographiste, celui-ci vous
proposera de participer à ce programme de dépistage de la
Trisomie 21 fœtale au 1e` trimestre de la grossesse. Si nécessaire,
n'hésitez pas à lui demander de vous éclaircir les points
qui ne vous semblent pas très clairs.
Si vous accepter de
participer à ce programme, il vous demandera de signer,
après lecture, une feuille d'information (identique à celle
que vous avez en main) et de consentement. Pour donner votre
accord, il est indispensable que vous signiez la feuille que
vous donnera votre échographiste. Vous garderez un exemplaire
de cette feuille signée. A partir de ce moment, vous aurez un
cahier d'observation que vous devrez avoir avec vous à chaque
visite (chez tous les médecins et biologistes que vous voyez).
Vous devrez laisser votre cahier dans votre maternité, à
la fin de votre grossesse. Toutes
les maternités des Yvelines sont impliquées dans ce
programme, et savent qu'elles doivent garder les cahiers à la
fin de la grossesse, pour que les conclusions de ce programme
de dépistage soient connues.