Après
plus de 5 années d'expérience de la chirurgie
herniaire par voie coelioscopique, il nous semble
que cette technique donne les meilleurs résultats
à court et moyen terme tant sur la qualité des
suites opératoires, que les résultats en ce qui
concerne les récidives et la durée
d'immobilisation des malades.
Cependant
l'analyse des inconvénients constatés lors des
suites opératoires et des incidents signalés dans
la littérature nous ont amené à réfléchir sur
les possibilités d'améliorer les techniques
initialement utilisées.
METHODES
ET MOYENS.
Le
premier objectif est de supprimer le trocart de 12
mm.
En
effet, nous avons constaté à de nombreuses
reprises que les principales douleurs
postopératoires étaient liées à la fermeture du
plan musculaire de cet orifice de la fosse iliaque.
Quelques
éventrations secondaires sur cet orifice ont par
ailleurs été constatées.
Ce
trocart servant à l'introduction de l'implant et à
celui de l'agrafeuse, il est nécessaire de
supprimer l'agrafage ou de le remplacer par un
agrafage de 5 mm.
Quant
à la prothèse il faut l'introduire soit par un
trocart de 5 mm soit par le trocart optique.
Le
deuxième objectif est de supprimer tout systéme
d'agrafage.
En
effet des incidents liés à la fixation de la
prothèse, soit par agrafage soit taker ont été
décrits.
Qu'il
s’agisse d'ostéite du pubis ou de lésions
nerveuses avec névralgies postopératoires
persistantes, les séquelles induites sont
suffisamment gênantes pour que l'on veuille les
supprimer.
L'intérêt
de la suppression de la fixation de la prothèse est
aussi économique en réduisant le coût de
l'intervention de 1500 francs.
La
solution nous a semblé apportée par un implant de
taille suffisante pour couvrir toute la région ( 15
cm sur 10 cm ), de forme " anatomique ",
mais également fendue pour lui assurer une
stabilisation par le passage sous le cordon
spermatique.
La
fente devait cependant avoir des caractères
particuliers afin de ne pas nécessiter d'agrafage
de sécurité.
Nous
avons donc mis au point la prothèse PARIETEX ADP 2
avec le concours de la Société SOFRADIM.
Nous
avons repris le principe de la prothèse "
anatomique " qui épouse très bien la forme de
la région, en l'agrémentant d'une fente latérale
dont les bords se chevauchent largement afin de
créer un système de verrouillage empêchant la
fente de s'ouvrir et la prothèse de bouger après
l'exsufflation, supprimant la nécessité de
l'agrafage.
Pourquoi
une fente latérale?
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La
paroi abdominale est extensible, notamment lors des
efforts. La fente située au dessus du cordon
s'écarte lors des efforts, ce qui risque d'élargir
l'orifice de passage du cordon et donc favoriser une
récidive herniaire si cette fente n'est pas fermée
par des agrafes.
Latéralement,
la paroi est inextensible puisque nous sommes à ce
niveau sur l'aile iliaque; la fente ne risque donc
pas de s'ouvrir à l'effort.
Par
ailleurs, le chevauchement du bord supérieur par le
bord inférieur crée un système de verrouillage
qui au contraire a tendance à faire refermer
l'orifice plutôt que de l'ouvrir.
Ce
type d'implant semble donc répondre au critères
que nous nous étions fixés pour améliorer le
résultat de la cure de hernie de l'aine par
coelioscopie:
-
ne nécessiter l'utilisation que de 2 trocarts de 5
mm et un trocart de 10 mm pour l'optique et
l'introduction de la prothèse éliminant le risque
de douleur postopératoire immédiate et
d'éventration ultérieure sur l'orifice du trocart
de 12 mm.
-
assurer une large couverture de la zone anatomique
en se moulant parfaitement sur la région.
-
ne pas nécessiter de système de fixation,
éliminant ainsi le risque de névralgies et
d'ostéite du pubis.
Les
premières prothèses de ce type ont été mises en
place en juillet 1997, en parallèle avec une série
comportant une fente verticale avec également
chevauchement des bords que nous avons abandonnée
car ne nous paraissant pas assurer une sécurité
aussi grande que le modèle retenu.
Depuis
novembre 97 nous n'utilisons plus que ce type de
prothèse, que ce soit pour les hernies uni ou
bilatérales.
Incidents
postopératoires
Aucune
complication ni incident postopératoire immédiat
ni tardif n'est à signaler.
Douleur
postopératoire.
La
douleur a toujours été considérée par les
patients comme modérée, voire faible.
Le
premier lever à lieu le soir même de
l'intervention et certains patients n'ont eu aucun
antalgique postopératoire.
La
durée d'hospitalisation a été de 1 à 3 jours en
fonction de l'uni ou la bilatéralité de
l'intervention.
Les
séromes.
Ils
sont plus fréquents si l'on ne draine pas par un
drain de Redon et n'ont été constatés que dans
les hernies directes. Aucun n'a nécessité de
ponction, leur résorption intervenant au cours de
la première semaine. Tous les malades sont
contrôlés à j + 8.
La
durée d’arrêt d ’activité.
La
reprise d'une activité normale s’est faite entre
j + 1 et j + 10, en fonction de l'emploi et du
désir de chaque patient,
aucun délai fixe n'étant imposé.
DISCUSSION
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Certes il s’agit
d’une petite série de patients et nous ne
prétendons pas avoir de valeur statistique.
Il
était important dans un premier temps d’analyser
les résultats à court terme qui nous paraissent
excellents, avec un taux de satisfaction des
patients encourrageant.
La
technique pré-péritonéale utilisée est bien
connue et mérite certainement d’être
développée. Il est cependant tout à fait possible
de mettre en place ce type d’implant par voie
trans-péritonéale.
Les
résultats à long terme sont évidemment
impossibles à apprécier à l'heure actuelle compte
tenu du faible recul et du nombre insuffisant de
patients concernés par cette étude ( une
cinquantaine ).
Il
est cependant fort probable que les récidives
doivent être immédiates ou précoces, liées à
une mobilisation de l'implant dans la période
postopératoire. On ne voit en effet pas comment
pourrait se produire une récidive herniaire si
aucune faute technique n'a eu lieu et si la
prothèse ne bouge pas.
L'étude
prospective actuellement mise en route comportera
nécessairement un contrôle tardif et fera l'objet
d'une publication ultérieure.
CONCLUSION.
Le traitement de la hernie de l'aine de l'adulte par
voie coelioscopique comporte un grand nombre
d'avantages qui n'ont pas encore été suffisamment
appréciés par une majorité de chirurgiens,
probablement en raison de difficultés techniques
constatées en début d'apprentissage.
Quelques
inconvénients ont été constatés par les
utilisateurs habituels de cette méthode.
I1
est nécessaire que, comme pour toute nouvelle
technique, des améliorations soit apportées peu à
peu au cours des années.
Celle
nouvelle prothèse nous semble en apporter un
certain nombre, sans avoir la prétention d'être
parfaite.
Nous
sommes persuadés que d'autres progrès
interviendront afin de convaincre les chirurgiens
réticents que la voie coelioscopique est bien le
" Gold Standart " du traitement de la
hernie de 1'aine de l'adulde
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