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 Accouchement
 
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DECLENCHEMENT DE L'ACCOUCHEMENT

De quoi s'agit-il ?

L'ensemble des mécanismes amenant à la naissance d'un enfant (contractions, dilatation du col, descente du mobile foetal) se met en route spontanément, théoriquement 9 mois après la conception. Il est possible d'anticiper ce moment par différents procédés.

Quels sont les procédés disponibles?

  • les traditionnels
    • stimulation des mammelons
    • rapports sexuels
  • les moitiés-moitiés
    • décollement de la poche des eaux
  • les médicamenteux
    • les gels de prostaglandines déposés contre le col (PREPIDIL ®)
    • la perfusion d'ocytocine (SYNTOCINON®)
    • d'autres médicaments modernes et encore à l'essai dans cette indication, le RU 486 entre autres

Les 2 indications de déclenchement

Indications médicales

  • souffrance maternelle imposant la terminaison de la grossesse:
    • insuffisance cardiaque, insuffisance rénale
    • cancer (col, ovaire)
    • maladies auto-immunes agrgravées par la grossesse (lupus ...)
    • pathologie obstétricale faisant souffrir la mère : toxémie gravidique par exemple
  • causes foetales :
    • prévention de la macrosomie
    • dépassement de terme
    • souffrance foetale chronique en cours de décompensation (retard de croissance intra utérin sur toxémie gravidique p ex)
    • il existe de nombreuses autres indications médicales, obstétricales, foetales
  • le déclenchement de convenance
    • il s'agit seulement de répondre à la demande de la patiente
    • dans des conditions de "faisabilité" : grossesse à terme, col mature, voie basse acceptée, uterus non fragilisé, équipe obstétrico anesthésico pédiatrique synchrone, couple informé de la procédure

Contre-indications au déclenchement

Il suffit d'appliquer 2 principes simples, fondamentaux, toujours vrais

  • on ne se bat pas sur 2 fronts
  • il faut mettre dans un plateau de la balance les bénéfices attendus et dans l'autre les risques encourus

Mauvaises conditions obstétricales

  • voie basse non acceptée clairement et sans réserve
  • présentation du siège
  • utérus cicatriciel

Mauvaises conditions maternelles

  • patiente non coopérante, mal informée etc ...
  • patiente présentant une contre indication aux médicaments nécessaires (pathologie cardiaque)

Comment procède-t-on?

  • La patiente est hospitalisée la veille au soir du déclenchement, on vérifie que le bébé va bien par un enregistrement de son coeur (ERCF) et que le dossier est complet (consultation anesthésique, bilan de coagulation, prélèvements vaginaux etc ...).
  • Le lendemain matin, selon les conditions locales et les habitudes de l'équipe, une perfusion est mise en place ou bien un gel déposé dans le vagin. Le tout sous controle ERCF. Dès que la douleur est importante, uneest installée (si la douleur est importante et que le travail n'est pas commencé, d'autres moyens efficaces existent , en particuliers les dérivés morphiniques). Dès que les conditions locales s'y prêtent, il faut rompre la poche des eaux.
  • Si le déclenchement "marche", le travail se met en route et est alors identique à un travail spontané. En particulier, il ne sera pas plus court

Quels sont les risques?

Le problème du déclenchement, c'est qu'à l'évidence tous les accidents possibles lors d'un accouchement spontané peuvent survenir, mais qu'ils seront attribués au déclenchement, c'est à dire à l'obstétricien, et non à l'accouchement lui même. Cependant, ces accidents surviennent semble-t-il de façon plus fréquente.

  • l'échec : ça ne marche pas, la patiente n'accouche pas. Il faut patienter quelques heures, voire un jour, puis recommencer. Cette situation, fréquente, est également liée à une indication mal posée (conditions locales pas assez favorables)
  • on obtient rapidement une intolérance vaginale au gel (irritation)
  • le taux de césarienne est plus élevée
  • le taux d'accident utérin est plus élevé (hypertonie, hypercinésie, ruptures utérines), imposant une césarienne en urgence, avec ses propres complications
  • les effets secondaires des médicaments existent, bien que rares : accidents cardiaques en particulier

Faut-il encore déclencher ?

  • les indications médicales restent incontournables, le bénéfice du déclenchement par rapport à l'expectative doit apparaitre clairement
  • les déclenchements de convenance sont devenus dangereux pour les obstétriciens qui se voient maintenant accusés de générer de leur propre chef une pathologie qui aurait pû être évitée. Hypothèse invérifiable, les mêmes accidents survenant pour les accouchements eutociques

 Les déclenchements de "convenance" ne sont plus raisonnablement de mise.A la rigueur, lorsque les conditions locales sont très favorables, que la patiente est très demandeuse (voire même l'écrit ...) , qu'il n'y a aucun "facteur d'inquiétude" (utérus cicatriciel p ex), que l'on est très proche du terme, peut on très prudemment se lancer dans un déclenchement de convenance

 

( Nos remerciements au site informationdupatient.com dont nous prolongeons ici l'action d'informer le patient )